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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 19:42

 

Non, monsieur Rilke ; non, je ne suis pas contrainte d’écrire. Je ne suis ni jeune ni poétesse – je n’écris pas, d’ailleurs, je mets des mots pour l’allégresse.

 

Je me lève la nuit et me couche le jour, mes phrases les plus noires ne parlent que d’un amour qu’à la moindre contrainte j’abandonne – la plume et le clavier souvent me le pardonnent. Il n’y a là aucune volonté dont je n’appris à me débarrasser ; arriver nue au Paradis est l’épilogue escompté.

 

Je ne tords rien pour cette nudité : comme la rivière vers l’aval je me laisse couler. Alors non, monsieur Rilke, nulle profession de foi, juste une larme qui coule ici bas sans que je sache toujours si elle est de tristesse – ou de joie.

 

 


 

Pour les anglophones (dont je ne suis pas) une lecture des Lettres.à.un.jeune.poète de Rainer Maria Rilke par Dennis Hopper est disponible ici. Courez, c'est du nanan.

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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 15:53

 

Combien de temps avait-elle ? Trois minutes, dix minutes, deux heures ? Elle ne savait même plus ce qu’elle cherchait au milieu de ce tohu-bohu – peut-être juste quelque chose à quoi se raccrocher, un souvenir ou une effluve qu’elle transformerait en un indicible espoir d’instants meilleurs.

 

Il allait arriver d’un instant à l’autre et s’il la trouvait là tout allait recommencer. Comme avant, comme avant ces mois où elle s’était enfuie, seule, au bout de la rue, au bout du monde connu. S’il arrivait, là, maintenant, s’il la voyait le nez dans ses affaires alors oui, tout serait perdu.

 

Elle ne reconnaissait rien de lui, rien d’elle, rien de leur existence – c’est la peur au ventre qu’elle guettait depuis longtemps les bruits.

 

Quand l’octogénaire entra, la menaçant d'un bout de bois, Marie comprit qu’elle s’était trompée de vie.

 

Et Nicole, elle, se réveilla.

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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 15:05

 

Nanar le lézard, ses trois tomates et moi

 

Nanard-le-Lézard croisa Minettos et tomba entre ses pattes ;

il finit pourtant dans une assiette ornée de trois tomates.

 

Interrogée à ce propos Minettos déclara :

 

« Ce n’est pas parce que l’on est une petite chatte

que l’on ne doit se goinfrer que de patates. »

 

Dont acte.

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7 août 2010 6 07 /08 /août /2010 16:56

 

Furtive.jpg

 

 

Assise. C’est ainsi qu’elle passait ses journées ; assise sur le sable humide, les grains à même la peau -- expiant les fautes qu’elle n’avait pas commises. Mais sait-on jamais de quel côté regarder l’horizon ?

 

Elle aurait voulu qu’il vint, lui, là, le grand gaillard au loin. Qu’il la prit dans ses bras, lui dise que ce n’était pas grave, que lui il s’en fichait. Qu’il l’avait remarquée parce qu’il l’avait prise pour une dune, que le ressac ne la toucherait pas. Puis il était passé, laissant dans son sillage une effluve de déjà vu, de déjà espéré, une odeur furtive s’estompant derrière les remugles de l’océan. A ce moment elle eût été incapable de démêler les cris des mouettes de ceux des enfants.

 

Combien de temps resta-t-elle les yeux ouverts ? La lumière ne l’atteignait plus, elle pensa à sa vitesse, se dit que cette lueur traversant l’espace pouvait être arrêtée par le simple mur de ses propres chimères – bloquée par le froid de son œil.

 

Autant dire la surprise lorsque l’homme s’assit à ses côtés. Surprise au point de la peur -- surprise au point de ramasser son panier d’osier et de disparaître dans les oyats.

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7 août 2010 6 07 /08 /août /2010 15:46

 

« Je suis étudiante en archi », parada la paradeuse en détachant bien les syllabes.

 

« Etudiante en quoi ? En archi ? En archi quoi ? En archiduc, en Archibald, en Archimède ? Parce que mine de rien, c’est sûrement comme ça qu’ils l’appelaient, lui, ses copains. Eh, Archi ! Tu viens prendre un bain ? »               

 

 


 

P.-S Mille excuses à C. qui m'inspira étrangement ce petit dialogue alors qu'elle n'est ni paradante ni paradeuse.

 

Re P.-S. Tenez, pour vous consoler vous pouvez écouter ça. Ca émane d’un monsieur qui, aussi incroyable que cela puisse aujourd'hui paraître, eut naguère un immense talent.

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7 août 2010 6 07 /08 /août /2010 14:56

 

"Vieillir, c'est se raccrocher à un passé que l'on haïssait lorsqu'il était présent."

(Nicole G., pompiste, vers trois heures du matin)

 

 

"Miaou ! Kssssssssssssss ! krffffffff, krfffffff."

(Minettos Desperados, chatte de gouttière, vers la même heure)

 

 

Si-c-est-Nicole-qui-a-fait-ce-dessin.jpg

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 18:26

 

Luchini… Il nous embête, Luchini, et je reste polie. Vous le saviez, vous ? Il a lu des textes de Céline -- ça doit être sa femme. Non mais vous voyez un peu ? Moi je ne suis pas mariée, mais je l’imagine, mon époux, lisant mes textes. « Croquettes chat, carottes, assouplissant, téléphoner maman ».  Ca ferait un tabac, ça ?

 

Non, vraiment, il nous embête, Luchini.

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 14:21

 

Bien sûr, Carmen est ici, Carmen fut la première. Bien sûr. Mais l’histoire ne serait pas complète sans Sigale. Aimée trop fort, aimée mal, aimée de travers – la maladie s’installe dans le moindre interstice, le désespoir dans la moindre maladie, l’espoir dans le moindre désespoir.

 

Bien sûr on vit ; le temps passe, change tout et n’y change rien.

 

 

http://i58.servimg.com/u/f58/12/68/13/71/sigale10.jpg

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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 18:56

 

Le petit crabe c'est Artémise

Et sa grand-mère euh... Marie-Louise

Leur métier c'est l'entremise

Pas le mensonge -- ni la franchise.

Si on savait

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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 14:01

 

« Non madame, ça n’existe pas la Perspective Nevski, ça ne sert à rien la Perspective Nevski, personne ne veut plus en entendre parler de la Perspective Nevski. Ca vous dirait, vous, une route qui ne va plus nulle part ? Ca vous dirait que le passé fasse intrusion dans votre présent, comme ça, sans frapper ? Vous voulez que je vous raconte l’hiver ? »

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  • Fille éperdue.
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