Une feuille est tombée dedans la cour, une feuille est tombée depuis trois jours. Tout ce temps je l’ai choyée : elle est comme moi, recroquevillée.
Une feuille est tombée dedans la cour, une feuille est tombée depuis trois jours. Tout ce temps je l’ai choyée : elle est comme moi, recroquevillée.
Oui, c’est ça. Catherine se souvient l’avoir écrit. Oh, bien sûr, elle ne sait plus si c’était vrai, mais elle l’avait écrit.
C’était un jour où novembre s’engouffrait de partout. Les feuilles tournaient autour des arbres, les amours autour du pot ; seule la ville filait droit, zébrée du va-et-vient de ceux qui croient avoir quelque chose à y faire. Déjà, en ces années-là, Catherine s’était demandé comment on pouvait ne pas tourner en rond en regardant le bout de ses chaussures.
Novembre… Elle se rappelle cette autre elle qui l’attendait, là-haut, dans les tours. Elle se rappelle ses mains si fines, le point bleu de sa lèvre, elle se rappelle cette table voulue rase sur laquelle elles avaient si maladroitement décidé de s’aimer. Elle se rappelle la chute, les larmes, les rires. Elle se rappelle surtout les odeurs. Pourquoi sont-ce toujours elles qui rendent les choses si présentes ?
Aujourd’hui que tout revient, aujourd’hui que rien n’est jamais parti seuls les mots se sont estompés. Catherine colle son nez à la vitre : finalement, elle dira à la dermato que c’est l’automne qui provoque les démangeaisons.
J’ai regardé les étoiles – pour la première fois celle de Louise a rejoint celle de Jean.
Merci, merci, merci pour tout.
Votre petite-fille.
Minettos Desperados, chatte un peu naze
Cherche des souris la nuit au fond des vases
« C’est pas comme ça que tu vas te nourrir »
Lui dit Nicole dans un soupir.
Amélie Méleau regarde sa route et se rappelle des sages en guenilles, Amélie Méleau sème le doute entre les garçons et les filles ; Amélie Méleau passe et les yeux s’écarquillent, Amélie Méleau joue sa vie sur les trottoirs de Manille.
Pourtant quand Amélie Méleau atteint le soir et s’endort, la Terre tombe à ses pieds et Amélie Méleau l’aime encore.
Elle écrit écrit écrit des statuts Facebook comme s'il en pleuvait
Elle aspire aspire aspire l'air comme si elle étouffait
Sa vie s'en va s'en va s'en va sans le moindre fracas
Elle se souvient de toi de toi de toi et plus rien ne lui va.
« Six euros soixante-quinze s’il vous plait. » Laura s’est lentement décomposée, sa voix a chuté, quasiment imploré le « s’il vous plait ». Elle a tour à tour scruté l’objet – une petite housse Walt Disney en toile fluorescente destinée à recevoir un téléphone -- et l’écran de la caisse enregistreuse. Elle aurait voulu disparaître sous le tapis roulant, au milieu des sacs en plastique, dans la corbeille à papiers, ne pas risquer de croiser le regard du client, se jeter à ses pieds en pleurant, jurer qu’elle n’y est pour rien, que ce n’est pas pour la payer elle, que si des gens continuent à acheter « ça » d’autres gens continueront à le vendre. Elle aurait voulu crier « Nooooooon ! », s’il vous plait, arrêtez, emmenez-moi, six euros soixante-quinze, offrez-moi un café, une rose, n’importe quoi, venez avec moi, regardons la nuit, ce n’est pas beau la nuit ?
D’habitude elle voit arriver le moment, elle se débrouille pour scanner l’objet en milieu de transaction, pas au début, pas en fin, pas au moment où le client aurait tout loisir de contempler un prix affiché trop longtemps. Noyer l’achat dans la masse, le rendre naturel, sourire au client, être gentille, disponible, compréhensive.
L’homme la regarde, la trouve belle peut-être – ou peut-être ne la voit pas. Les pièces s’alignent entre eux, la transaction est conclue, Laura est soulagée, la solitude est immense.
« Soyez mobiles ! » ordonna le Petit président des arbres.
« Mais heu ! Je suis déjà flexible ! » osa répondre un saule d’entre eux.
« Qu’est-ce qu’il y a, toi ? T’as pâte à papier ? Allez ouste, en Syrie ! » postillonna le Petit président.
Le service de réclame vous informe que pendant les travaux L'Ascenseur de 22h43 reste en service.
(*) Pourquoi Abdoubdoubdoubdoubdouque ? Parce que !
Elle n’était pas peu fière, la p’tite Chouanne – le film s’était déjà déroulé dans sa tête. Elle inviterait ses amies façon Wisteria Lane, comme à leur habitude elles parleraient de tout et de rien, d’elles, des garçons, des filles, des autres, de la vie. Et puis viendrait le moment où ça s’imposerait, forcément, naturellement ; l’instant où elle placerait l’histoire avec la mieux feinte des désinvoltures :
— Tiens, au fait je me suis abonnée aux flux de Jóhanna Sigurðardóttir.
Elle savait déjà où chacune serait assise, ce qu’il y aurait dans les tasses, la couleur du gâteau. Elle avait rapidement prévu sa robe et sa coiffure, elle… elle savourait déjà les regards en coin. Oui, c’est ça, les silencieux grincements de dents de Nathanaëlle, le léger palissement de Sandra, le bref arrêt respiratoire d'Eléonore.
Elle jouissait de sa gloire.
Ce n’est qu’en recevant le premier bulletin qu’elle réalisa que tout serait rédigé en islandais.
[Module victime de procrastination, merci d'être patient(e)s et indulgent(e)s...]
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